Auteur : ato

38e et avant-dernière étape. 09/10.
28km.

Départ de Boente à 8h.

Temps dégagé aujourd’hui, on peut profiter des couleurs des premières lueurs du jour (enfin pas trop puisqu’il faut se retourner pour cela).

Les moissons du maïs sont en cours.

À l’entrée d’Arzua, comme depuis quelques jours on trouve des immeubles abandonnés non achevés. Alors qu’à León je me faisais la réflexion inverse que je n’avais pas vu jusque là de terrains vagues avec des constructions à peine commencées comme dans les années 80 ou 90.

Encore quelques troupeaux de vaches, mais on est maintenant plutôt dans des zones de culture.

Une autoroute en construction, ça faisait longtemps.

Moins de monde aujourd’hui, c’est beaucoup plus calme qu’hier. Tant mieux il faut profiter de ces derniers kilomètres, probablement le dernier jour dans la campagne. Le décompte des bornes kilométriques devient difficile à supporter avec la fin qui s’approche…

À chaque poubelle, un vers de la chanson Imagine. Ça donnerait presque envie de chanter…

Toujours beaucoup d’eucalyptus.

Arrivée à O Pedrouzo à 15h.

Hébergement à l’albergue publique.
On voit que ça a une vingtaine d’années: seulement 1 prise de courant pour tout le dortoir (36 lits…)

Urbanisme pas trop différents d’hier, sauf qu’ici ce sont des petits immeubles qui encadrent la nationale qu’on a suivi toute la journée, en général suffisamment loin pour être tranquille.

37e étape. 08/10.
28km.

Départ d’Airexe à 8h.

Encore du brouillard ce matin.
Les couvertures des maisons sont désormais en tuiles canal.

Comme les jours précédents depuis l’entrée en Galice, on traverse de nombreux hameaux ou petits villages. Le chemin alterne fréquemment entre sentiers, pistes, petites routes ou accotements de nationale. Seules agglomérations significatives: Palas de Rei et Melide.

Beaucoup de monde aujourd’hui, et de plus en plus avec des sacs très très légers… Ici un troupeau d’asiatiques bouche le chemin, heureusement peu après une descente permet de tous les doubler en courant.

Quelques moments de tranquilité tout de même.

Comme presque tous les jours, un pont ancien, ici à l’entrée de Melide.

Les nuages sont partis, il commence à faire chaud au soleil.

Après Melide, beaucoup d’eucalyptus dans les forêts.

Arrivée à Boente à 14h45.
Hébergement à l’albergue Boente.

Le village est constitué en gros d’une rangée de maison de chaque côté de la nationale. Ça ne fait pas trop rêver surtout quand on entend le bruit des camions à travers les fenêtres du dortoir.

36e étape. 07/10.
27km.

Départ de Ferreiros à 8h15.

L’église isolée de Ferreiros. On se sent un peu à l’étroit entre ces monuments funéraires qui renferment jusqu’à 4 hauteurs de cercueils.

La ville ancienne de Portomarin a été engloutie lors de la construction d’un barrage. Le niveau étant bas on voit l’ancien pont parfaitement conservé et des ruines de bâtiments. L’église a été déplacée pierre par pierre dans la nouvelle ville.

Ça monte longtemps pour sortir de la vallée du rio Miño après Portomarin, sinon le relief du reste de l’étape est moins ondulé que les jours précédents.

Arrivée à Airexe à 14h15.

Hébergement à l’albergue de la Xunta de Galicia.

Pas grand chose à voir dans ce mini village, mais la carte indique un castrum à proximité. En arrivant à proximité de l’endroit indiqué sur la carte, je tombe sur un homme âgé en train de ramasser des châtaignes. Comme il entame la conversation, je lui demande s’il sait où c’est précisément, il finit par me dire de le suivre. Pas évident à comprendre son fort accent, donc à ce moment là je crois qu’il va juste me montrer comment contourner un pré clôturé. Mais il me m’emmène à près de 2km, au delà du village précédent de Ligonde. Il me montre un pré circulaire entouré d’un talus de 2 ou 3m de haut, en me disant que c’est un castro.

Puis on repart, il me montre son troupeau de vache et m’emmène au fond d’un de ses prés, à l’arrière du remblai, il y a un fossé de peut-être 5m sur 5m. Sont-ce vraiment des vestiges, je ne sais pas, en tout le cas une rencontre assez étonnante.

Puis en revenant, en passant devant l’albergue de Ligonde, je tombe sur français assez paniqué, sa femme qui le suit en camping-car n’est pas au rendez-vous donc il me demande de l’aide pour trouver un taxi. Je le revoit plus tard, en fait elle était restée à Portomarin. Un peu risqué de procéder ainsi sans aucun téléphone…

35e étape. 06/10.
32km.

Départ de Triacastela à 8h.

Le parcours est plutôt valloné, mais de toute manière avec le brouillard on ne peut pas trop se rendre compte du paysage.

Depuis la montée à O Cebreiro, on est dans un pays de mini villages à l’odeur caractéristique de l’élevage bovin, même si les vaches ont rarement de si belles cornes.

Quelques averses fortes mais courtes, et le brouillard se dissipe. On entrevoit la ville de Sarria d’assez loin.

À l’entrée de Sarria, une charrette avec une forme de roues qui à l’air généralisée dans la région puisqu’on en voit régulièrement, réutilisées comme décoration.

La traversée de Sarria est loin d’être linéaire, ça fait des détours par des quartiers peu intéressants, histoire de passer devant chacune des albergues (bien plus d’une dizaine…). Ça monte fort.

Mais on ressort brutalement sans avoir rien passé qui ressemble à un centre-ville, donc pas vraiment de restaurants ou de bar, tant pis, on verra dans les prochains villages.

Ancien pont à la sortie de Sarria.

70km en sandales (depuis Villafranca), ça commence à faire mal au pied, et il ne devrait plus y avoir de pluie importante dans l’après-midi donc je remets les chaussures de rando, au moins les points où elles m’ont fait des ampoules ont pu se reposer pendant 3 jours.

Les parcelles sont entourées de murs de pierres sèches.

En fait les greniers qu’on voit le plus souvent ne sont pas en bois et paille mais en béton et briques.

La borne 100km. C’est à partir d’ici que ça compte vraiment pour obtenir la compostela et donc qu’il y a des « pèlerins » d’un autre genre.

Arrivée à Ferreiros (km 98) à 16h30.

Hébergement à l’albergue de la Xunta de Galicia, et en arrivant à cette heure là je retrouve un couple de Barcelonais avec qui j’avais dîné à Foncebadón. Et étonnamment à cette heure on est les 3 premiers dans l’albergue.

L’albergue est au milieu de nulle part, donc rien à visiter à part le bar voisin qui est bienvenu pour dîner.

34e étape. 05/09.
26km

Départ de la Faba à 7h50. Il fait encore nuit mais il faut quitter l’albergue avant 8h.

Il ne pleut plus mais le terrain est trempé. Le chemin pentu et boueux en sandales c’est encore plus marrant dans la nuit.

Entre la Laguna et O Cebreiro, dernier regard sur le Bierzo et le León.

Puis on entre en Galice, accueilli par la pluie et le vent.

À partir de maintenant il y a des bornes tous les 500m.

Après une heure de montée on arrive à O Cebreiro (km 151) qui est un jalon historique du chemin avec son église du IXe siècle.

Ensuite le chemin passe d’un col à l’autre donc ça monte et ça descend en restant autour de 1200m d’altitude.

Mais surtout à chaque point haut un vent assez terrible, qui est déstabilisant vu la prise au vent du paquetage: sac à dos + chaussures de rando inutilisées ça commence a faire de l’épaisseur et du poids. Par contre agréablement surpris par ce poncho qui se soulève assez peu avec le vent.

En début d’après-midi, il y a quelques minutes de grèle.

A Filloval, un grenier galicien sur pilotis anti-rongeurs, mais il paraît trop parfait et trop seul en son genre dans les villages traversés pour être authentique.

Beaucoup de choux dans les potagers, et couvertures des maisons avec de très grandes ardoises.

Arrivée à Triacastela (km 130) à 15h30.
Hébergement à l’albergue Complexo Xacobeo.

33e étape. 04/10.
26km.

Départ de Villafranca à 7h45, sous la pluie.

Pour éviter l’inconfort des vêtements et chaussures trempés et vu qu’il ne fait pas froid, je pars en short et sandales, sous le poncho.

La majorité de l’étape se passe en bord de route nationale dans une vallée encaissée, heureusement peu fréquentée vu qu’il y a une autoroute en parallèle. Je voulais prendre une variante par la montagne pour éviter ce trafic, mais finalement ce n’est pas gênant, peut-être parce que c’est plus calme le dimanche, on peut donc profiter du bruit du rio voisin.

Beaucoup de noyers et de châtaigniers sur le parcours.

L’avantage de cette tenue, c’est de pouvoir se baisser sans avoir le contact des vêtements mouillés et collants, donc j’ai pu me gaver de noix. Depuis l’Aragon, je voyais énormément de noyers, mais jusque là les noix n’étaient pas mûres.

La pluie se calme un peu après La Portela.

Après Vega de Valcarce, une joute entre un chien et une chèvre, qui n’arrêtent pas de se tourner autour.

Impressionnants viaducs au-dessus de Ruitelan.

Après Las Herrerias (Les panneaux tagués indiquent As Ferrarias), la pluie s’intensifie. Et on quitte la route pour un chemin parfois boueux, parfois empierré, et qui monte franchement. Les pieds pataugent, mais ça se nettoie mieux que les chaussures.

Arrivée à La Faba à 13h30.
Hébergement à l’albergue La Faba, construite et gérée par une association allemande.

Petite église à côté de l’albergue.

Deux jeunes pèlerines allemandes montent dans la tribune de l’église et se mettent à jouer de la guitare et à chanter, avec de très belles voix. Elles remettent ça le soir après le repas, ainsi que d’autres pèlerins, un qui transporte son ukulele, un taiwanais, un espagnol…

32e étape. 03/09.
23km.

Départ de Ponferrada à 7h.

Très longue ligne droite sur une avenue urbaine, environ 8km avant de sortir vraiment de la ville et de sa banlieue, plus long qu’à Burgos ou León. Les quartiers traversés sont résidentiels ou de petits commerces. Pas trop de circulation, mais les marches des trottoirs à chaque carrefour sont usantes.

À Camponaraya, devant l’église moderne, un homme âgé hèle les pèlerins en agitant son tampon. Je m’arrête vu qu’il insiste lourdement.

Après l’autoroute, on est dans le vignoble qui semble en grande partie à l’abandon. Beaucoup de raisin à glaner dans les vignes qui se sont mélangées aux haies.

Avant Cacabelos, à nouveau quelques fruitiers explicitement publics, il y a encore des figues.

Dans la rue principale de Cacabelos, toutes les maisons, quels que soient leur âge ou leur style ont un étage en encorbellement au dessus du trottoir ou au moins un balcon.

À la sortie de Cacabelos, un ancien pressoir, imcomplet d’après le schéma explicatif.

Autour de Pieros, beaucoup de cognassiers.

Après Pieros déviation vers Valtuille de Arriba, visiblement commerciale, mais je n’ai pas vu de bar dans le village… Belles petites maisons en pierres, beaucoup sont abandonnées. Ensuite le chemin traverse à nouveau les vignobles les paysages sont magnifiques avec ces couleurs d’automne donc pas de regrets d’avoir pris ce chemin plus long.

A l’arrivée à Villafranca, beaucoup de lierre en fleur, ça sent fort. Un homme désherbe son verger à la faucille, ça me rassure je ne suis pas le seul à avoir l’idée d’utiliser cet outil.

Arrivée à Villafranca del Bierzo à 12h30.

L’étape suivante étant entre nationale et autoroute, je vais a l’office de tourisme pour demander des renseignements sur la variante passant par Dragonte, dans la montagne. À part me répéter « muy peligroso », elle n’a pas de plan, donc je laisse tomber vu que je n’ai que les cartes topo dans le gps, pas très à jour, et qu’il est prévu de la pluie toute la journée.

Hébergement à l’albergue Ave Fenix. C’est assez rustique, en arrivant il fait plus froid dans la chambre que dehors, il faut dire que ça ressemble plus à une grange approximativement fermée, et l’eau n’a rien de trop chaud dans les douches… Par contre bonne ambiance pour le repas du soir. Les Hospitaleros improvisent un « gâteau » d’anniversaire pour une jeune anglaise qui a 19 ans aujourd’hui.

24e étape. 25/09.
27km.

Départ de Carrión de los Condes à 7h.

Ça commence par une longue ligne droite de 17km sur une ancienne chaussée romaine.
À nouveau quelques arbres mais pas de fruitiers, et même plus de ronces dans les haies.

Même si c’est un peu longuet, sur cette partie annoncée comme difficile par sa vacuité, il est finalement difficile de sentir la solitude, entre le flot des pèlerins, le bruit de l’autoroute voisine, la musique du bar ambulant à mi-chemin… Enfin on finit par voir apparaître un clocher.

Après Calzadilla de la Cueza, je prends l’itinéraire alternatif par le rio Cueza, tellement alternatif que personne ne le prend. Ça commence par une piste dans la garrigue.

Puis c’est un grand espace de champs dans un vallon où là maintenant on se sent vraiment seul, puisqu’il n’y a aucune présence humaine si ce n’est dans l’aménagement de tout le paysage visible.

Contrairement à la veille ce n’est pas un itinéraire ombragé le long du rio, qui à cette saison n’a plus qu’un peu d’eau croupie dans quelques flaques. Donc il finit par faire bien chaud malgré le temps un peu couvert, mais bon ça doit être bien pire en été.

Ce chemin évite le village de Ledigos, où on distingue à nouveau le flot de pèlerins au loin le long de la route.

Arrivée à Terradillos de los Templarios vers 14h.

Hébergement à l’albergue Jacques de Molay. Mais pas de vestiges templiers visibles dans le village.

Par contre une architecture en terre, mélange de pisé, brique de terre crue, briques pleines et creuses. Un tas de terre au bord de la rue montre que la technique est toujours utilisée. Les enduits terre-paille laissés apparents sont tout de même surprenants.

23e étape. 24/09.
22km.
Cumul environ 600km.

Départ de Frómista à 7h45.

Cette partie du chemin est en bord de route.

Après le premier village, Población de Campos, je prends l’itinéraire alternatif par Villovieco, beaucoup moins fréquenté.

Long chemin droit entre les champs et les canaux d’irrigation.

Après Villovieco, le chemin est à l’ombre au bord du rio… Le bruit des oiseaux, c’est toujours plus agréable que celui des voitures, je ne comprends pas pourquoi la patronne de l’hostal a déconseillé cette variante, à moins que ça soit pour faire passer devant un bar plutôt qu’un autre.

Retour sur le chemin principal à Villalcazar de Sirga. Église massive, presque fortifiée.

On reprend le bord de route au milieu des champs. Une ligne droite de 6km, ça laisse le temps de méditer…

Arrivée à Carrión de los Condes à 13h.
Hébergement à l’albergue Espiritu santo, dans un couvent, avec la soeur qui fait le tour de la chambre à 22h pour vérifier que tout le monde est bien couché…

22e étape. 23/09.
34km.

Départ de Hontanas à 7h. Il fait encore nuit, pendant 1/4h on ne voit pas trop où on met les pieds.

Passage sous les ruines du couvent San Antón.

Arrivée au bourg de Castrojeriz, étalé en demi-cercle autour de sa colline.

Côte de Mostelares, apparemment ça va monter. Le panneau routier indique 12% sur 1km, très bien ça va dégourdir les bras en poussant sur les bâtons.

Le plateau n’est pas bien long, ça redescend encore plus fort.

Avant Itero de la Vega, le ponte Fitero nous fait passer de la province de Burgos à celle de Palencia.

Le paysage ne change guère, toujours des champs, peut-être un peu moins secs. Ici les sommets de collines sont taillés en terrasse et plantés d’arbres.

Après Boadilla, on marche sur le chemin de halage du canal de Castille.

Le canal sert désormais pour l’irrigation. À côté, ils viennent visiblement de quadriller une parcelle de canalisations enterrées, on se demande comment ça pourra pousser sur un tel champ de bataille.

À l’arrivée à Frómista, les restes d’une échelle de 4 écluses.

Arrivée à Frómista à 14h45.

Hébergement à l’hostal Infante de Castilla dans l’ancienne halle marchandises de la gare où il y a même des trains qui s’arrêtent.

L’église romane Saint-Martin, restaurée à la perfection (un peu trop peut-être). Ce soir petit concert de guitare pour les pèlerins dedans, mais pas trop à mon goût c’est un rythme et un niveau sonore qui endorment…